vendredi 1 novembre 2013

Quoi faire en novembre?

Novembre est le mois où le moral de l'ornithologue est un peu à la baisse. En effet, la plupart des oiseaux migrateurs ont quitté la région et les habitats sont vides d'oiseaux. Même aux niveau des mangeoires, c'est le désert. Cependant, il ne faut pas se laisser abattre par ce mois de transition vers l'hiver. Oubliez le froid et oubliez la neige. L'observateur ne chômera pas en novembre malgré ces conditions. À nouveau, la venue des fronts froids seront vos meilleurs alliés en cette période puisque souvent, les plus grandes raretés ont justement été trouvées en novembre.

Canards marins : Au passage d'un front froid, il est possible d'assister à la migration des Macreuses à front blanc, Macreuses brunes, Macreuses à bec jaune et des Hareldes kakawis. Ce sera vite et intense, habituellement la migration s'effectuant tôt le matin. Les oiseaux vont traverser le lac Saint-Jean ou vont migrer le long de la rivière Saguenay à La Baie et Saint-Fulgence. Croisons les doigts que ceux-ci vont migrer de jour. Effectivement, les canards marins peuvent migrer durant la nuit et nous priver du phénomène de migration. Sinon, scrutez les grands plans d'eaux pour ces espèces qui seront en petites quantités. Souvent, il y des groupes qui se reposent avant d'entreprendre leur migration. Il est aussi possible de trouver du Garrot d'Islande, des Harles huppés ainsi que les derniers Grèbes jougris et Grèbes esclavons de la saison.

Harles couronnés : Pour les personnes qui aiment faire des décomptes, vous aurez du plaisir à recenser les nombreux Harles couronnés en novembre. Ils seront observés dans les différents marais et plans d'eaux de la région. Hébertville est tout à fait prescrit à cause des nombreux petits lacs qui les abritent.

Plongeon catmarin : Lorsqu'arrive un front froid avec ses vents du nord-ouest, cela déclenche la migration chez cette espèce. Si les précipitations ne sont pas trop intense, les ornithologues sont invités à observer au large du lac Saint-Jean. Les rives de La Baie ou de Saint-Fulgence sont également intéressants pour assister à ce phénomène de migration. Allez sur les sites d'observation tôt le matin puisque les plongeons ont une longue route à faire pour se rendre au fleuve et ne manquez pas d'y retourner dès le lendemain matin. Dans le cas où il y a des précipitations, les oiseaux peuvent voler à ras l'eau. Et si le plafond du ciel est illimité, ils migreront à haute altitude. Puis si vous trouvez un Plongeon catmarin qui nage sur l'eau à un moment, c'est que la migration a eu lieu très récemment et que nous avons manqué les grands groupes en vol.

Aigles et pygargues : À vos jumelles et télescopes! Le jour où le front froid passera et si les précipitations ne sont pas trop intenses, levez vos têtes afin de recenser les Aigles royaux (plus rares) et les Pygargues à tête blanche. Ils n'attendent que ces vents pour migrer. Soyez sur vos sites à rapaces dès 8H30. Le jour suivant, il y a très souvent des vents d'ouest. Allez-y aussi! Là où il y a des montagnes et un grand plan d'eau (lac Saint-Jean, lac Kénogami et rivière Saguenay), c'est plus chanceux. Vous verrez certainement des Buses pattues et peut-être un rare Faucon gerfaut en migration .

Bécasseau violet : Au cours des deux premières semaines de novembre, rendez-vous sur la flèche littorale à Saint-Fulgence pour l'observation de ce robuste limicole. Il sera au bout tout à fait, sur les dernières roches. Habituellement, s'il fait beau, les bécasseaux sont en migration. Et lorsqu'il fait moins beau, ils se reposent sur la terre ferme. Des vents forts d'est ou une tempête de neige sont de bonnes conditions pour les observer. Le seul hic, les pêcheurs. Eux aussi utilisent la flèche. Au Lac Saint-Jean, les Bécasseaux violets peuvent se retrouver sur les berges près des embouchures de rivières.

Les goélands blancs : Avant que les plans d'eaux ne gèlent, vous observerez sans doute le Goéland bourgmestre et le Goéland arctique aux abords du lac Saint-Jean, mais surtout le long de la rivière Saguenay, soit à Saint-Fulgence ou La Baie. Le dépotoir à l'Ascension est certainement un autre site à visiter pour les recenser. Fait intéressant, le Goéland argenté migre en bonne quantité en novembre. Lorsqu'il y a des vents du nord-ouest ou bien d'ouest, ils empruntent bien souvent les montagnes pour s'élever en colonnes et migrer par la suite. Ce phénomène est observé chaque automne à Saint-Fulgence alors que ceux-ci empruntent le corridor du fjord pour se rendre au fleuve.

Harfang des neiges : Arrivant du Grand Nord en novembre, nous aurons l'honneur d'admirer des harfangs dans les milieux champêtre. Certaines années, l'espèce est abondante alors que d'autres années, il peut être presque absent. Promenez-vous dans les nombreuses routes et rangs autour du Lac Saint-Jean. Par contre, les meilleurs endroits pour l'observer sont : Saint-Bruno, Hébertville, Lac-à-la-Croix, Métabetchouan et Saint-Gédéon et plus à l'ouest Chambord, Saint-Prime, Normandin et Albanel. Au Saguenay, les champs à Laterrière , à Jonquière et à Chicoutimi sont les meilleurs sites. Vérifiez également les berges autour du lac Saint-Jean près des embouchures de rivières. Au Saguenay, les battures à La Baie et à Saint-Fulgence sont des bons endroits où quelques fois un harfang peut être vu, car ils peuvent être plus maritime. Important : Il n'est pas éthique de les attirer avec des appâts vivants afin de les photographier. Soyez respectueux envers eux. Gardons-les à l'état sauvage.

Pic à dos : Lors de vos promenades en forêt ou dans les parcs urbains, soyez attentifs à la présence du Pic à dos noir et du Pic à dos rayé. C'est le bon moment pour les trouver alors qu'ils sont frais sortis de la forêt boréale.

Les merles et jaseurs : En novembre, il est souhaitable de scruter à la loupe les arbres fruitiers tels le Sorbier d'Amérique. Il risque fort de s'y trouver quelques Merles d'Amériques, des Jaseurs boréaux, peut-être des Jaseurs d'Amérique, des Gros-bec errants et bien sûr des Étourneaux sansonnet. Mais il peut aussi se glisser une Grive solitaire tardive, un Pic flamboyant ou des raretés telles une Grive à collier ou un Solitaire de Townsend.

Plectrophanes : Les balades près des milieux champêtres peuvent être fructueuses pour l'observation des Plectrophanes des neiges et des Plectrophanes lapons en bonne quantité. Les abords des fermes ainsi que les coopératives agricoles peuvent être de bons endroits pour les recenser également.

Sizerins : Dans les bandes de Sizerins flammés aux mangeoires ou sur le terrain, recherchez dans le lot le rare Sizerin blanchâtre.