samedi 1 mars 2014

Quoi faire en mars?

En mars, nous sortons de notre torpeur hivernale, sachant que les meilleurs jours sont à venir. Tantôt le soleil reluit et fait sublimer la neige ce qui est fort encourageant pour nous, alors qu'à d'autres moments, les tempêtes remblaient nos cours et nous dépriment. Puis aux mangeoires, c'est plutôt le désert puisque les espèces hivernantes retournent vers la forêt boréale ou migrent encore plus au nord selon les espèces. Mars est le mois des transitions météorologiques et également le mois où les premiers oiseaux migrateurs commencent à franchir la région. De grâce, ne regardez pas la quantité de neige qui reste sous vos pieds, car elle est un leurre, une illusion sur ce qui se passe réellement au tableau migratoire. À vrai dire, les deux premières semaines de mars seront plus tranquilles, mais vers le 15 du mois, la machine se met sérieusement en branle. Inutile de courir partout pour l'instant. Afin de maximiser vos efforts d'observation, concentrez-vous sur le ciel en mars pour l'arrivée des grands rapaces. La présence d'espèces aquatiques en mars est plus forte au Saguenay qu'au Lac Saint-Jean à cause du passage du brise-glace qui ouvre la voie aux migrateurs. Je vous propose de lire ce qui suit pour obtenir tous les détails afin de vivre un merveilleux mois de mars :

Les canards : Du calme... les marais et les plans d'eau sont encore gelés. Il y aura peut-être quelques Canards noirs ou Canards colverts à la fin du mois dans le bassin à Chicoutimi ou sur la rivière Saguenay à Saint-Fulgence, mais il peut s'agir d'hivernants qui commencent à se déplacer. Vérifiez plutôt si les canards hivernants rares ont survécu à l'hiver comme le Garrot d'Islande, le Harelde kakawi ou autres espèces signalées sur la page des Oiseaux Rares au cours de l'hiver. Si vous dénombrez les Garrots à oeil d'or et les Grands Harles situés dans la polynie au large de la flèche littorale à Saint-Fulgence, ne ratez pas leur parade nuptiale.

Les aigles et les pygargues : Vers le 15-20 mars, les premiers Aigles royaux et les premiers Pygargues à tête blanche migrent et commencent à traverser notre région. Les conditions optimum pour les observer en migration sont : du soleil (avec ou sans nuages), des vents de modérés à forts et préférablement avec une pression atmosphérique à la hausse. Les vents les plus favorables sont de quadrants sud, sud-ouest et ouest. Quant aux vents d'est, ils apportent souvent des systèmes avec des précipitations, ce qui est moins favorable à leur migration. Pour ce qui est des vents du nord ou du nord-ouest, les rapaces sont forcées de voler à contre-courant ce qui leur demandent beaucoup d'efforts. Donc, ces vents sont moins profitables pour leurs observations. En mars, puisque les courants d'air chauds sont lents à se développer, les oiseaux de proie auront plus tendance à migrer entre 11h et 15h. Le vent et les thermiques aident ces rapaces à s'élever plus facilement dans le ciel et les transportent dans leurs déplacements avec plus d'aisance. Certains pygargues pourront être vus vers la fin du mois, les individus étant en migration ou possiblement posés sur les glaces à Saint-Fulgence et à La Baie. Pour trouver des aigles et des pygargues, la méthode est fort simple. Il suffit de trouver une chaîne de montagnes (il y en a beaucoup dans la région). Ensuite, il s'agit de scruter au-dessus de celles-ci à l'aide de jumelles. Lorsque vous avez trouvez un oiseau, identifiez-le à l'aide du télescope. Le plus difficile est d'être patient et d'attendre que ces grands rapaces passent.

Les éperviers : Qu'il s'agisse d'observations d'Éperviers bruns et d'Autours des palombes, ce sont des rapaces hivernants, ils peuvent être revus en mars. Cependant, ce ne sont pas encore les vrais migrateurs qui arriveront plutôt en avril.

Les faucons : Évidemment, s'il y a des faucons hivernants, ils peuvent être observés à nouveau en mars tels le Faucon émerillon, le Faucon gerfaut et le Faucon pèlerin. Ce qui rend la tâche difficile pour l'observateur est de distinguer les hivernants des premiers migrateurs. Les premiers Faucons émerillons arrivent habituellement vers la mi-mars. Pour ce qui est des Faucons pèlerins, ils sont aperçu souvent entre le 20 et la fin de mars puisqu'ils suivent leur garde-mangers, les Goélands à bec cerclé. Le Faucon gerfaut migrateur sera plutôt recensé haut dans le ciel.

Les goélands : Voilà d'autres migrateurs pour le mois. Lors de redoux de température, les Goélands bourgmestres, les Goélands marins, les Goélands arctiques et les Goélands argentés apparaîtront chez nous. Via le fleuve Saint-Laurent, les goélands suivent le corridor du fjord jusqu'à nous aussitôt que le brise-glace libère la rivière Saguenay de ses glaces . Il est donc normal de voir ces espèces à La Baie et à Saint-Fulgence en premier. Surveillez  autour des sites de pêche blanche dans ces deux localités. Les goélands sont attirés à coup sûr par ces sites à cause des restes de poissons délaissés sur la glace par les pêcheurs. Quant aux Goélands à bec cerclé, ils seront les derniers à apparaître dans la région, soit dans la dernière semaine du mois. Ils arrivent en bloc et seront partout à la fois.

Les hiboux : Afin de vivre une expérience auditive intéressante, lorsque la noirceur s'est installée, roulez dans les différents rangs de la région aux abords des forêts afin de détecter le chant du Grand-duc d'Amérique. Nicheurs hâtifs, les femelles sont susceptibles de pondre leurs oeufs à la fin du mois ou au début d'avril. Les soirées sans vents favorisent l'écoute de leurs vocalises. La femelle chante également. Quant aux hiboux hivernants comme le Harfang des neiges, la Chouette épervière et la Chouette lapone, ces espèces remontent vers la forêt boréale ou le Grand Nord. Donc, il sera plus difficile de découvrir ces espèces sur le terrain.

Les corneilles et les corbeaux : Vers la mi-mars, les corneilles arriveront en masse et occuperont à nouveau tout le territoire. Nous devrons nous réhabituer à leur présence et à leurs cris incessants. Déjà à la fin mars, nous pourrons observer des corneilles qui transportent des branchages pour la confection de leurs nids. Quant aux Grands Corbeaux, ils débuteront leur période de nidification ce mois-ci et pondront leurs oeufs ce mois-ci ou au début d'avril. Ce sont des nicheurs hâtifs. 

Les plectrophanes : Vous retrouverez les Plectrophanes des neiges et les Plectrophanes lapons dans les milieux champêtres, comme pour les mois d'hiver. Tranquillement, ces espèces vont remonter vers le Grand Nord.

Les oiseaux noirs : À la fin du mois de mars, les premiers Carouges à épaulettes et Quiscales bronzés apparaîtront dans la région. En migration, ces espèces peuvent se retrouver dans toutes sortes d'habitats ainsi qu'aux mangeoires.

Les sizerins : Lorsqu'il y a un hiver à Sizerins flammés, les oiseaux retournent vers le Nord en mars. Ne soyez pas surpris de voir tout à coup des sizerins envahir vos mangeoires ou de trouver des groupes importants sur le terrain, pouvant comporter quelques centaines d'individus. Aux mangeoires, les sizerins en profiteront pour refaire leur réserve de graisse. Lorsqu'il y aura des conditions météorologiques favorables à leur migration, ils quitteront le secteur pour entreprendre leur long périple vers le Nord. Si vous avez des sizerins à votre poste d'alimentation, scrutez les individus pour y découvrir le rare Sizerin blanchâtre qui se glisse parfois parmi eux.