mardi 1 juillet 2014

Quoi faire en juillet?

Juillet est le mois où c'est l'étale sur le calendrier ornithologique. Cependant, ajoutons quelques nuances. Maintenant que la migration printanière est terminée et que la migration automnale ne bat pas encore son plein, nous sommes dans la période où les oiseaux nichent intensément. Ceux-ci pondent et élèvent leurs petits dans un laps de temps assez court. Donc, il n'y a pas de temps à perdre!

Pendant que la majorité des oiseaux niche, déjà vers la mi-juillet, quelques oiseaux migrateurs adultes retournent sur leurs aires d'hivernage comme certains limicoles. Ces premiers migrateurs donnent le signal que la migration automnale est commencé. Ces oiseaux ont terminé leur rôle parental, ou bien, ils n'ont pas trouvé de partenaires et quittent l'Arctique pour se diriger vers le Sud.

Pour les ornithologues qui veulent poursuivre leurs observations, il est recommandé pour les lèves-tôt d'aller sur le terrain dès l'aurore afin de recenser les oiseaux. Quant aux personnes de type oiseaux de nuit, vous aimerez peut-être effectuer des sorties nocturnes lors de belles soirées chaudes, car plusieurs espèces d'oiseaux se détectent mieux la nuit. Je vous suggère d'inventorier les passereaux surtout durant les deux premières semaines de juillet alors que les oiseaux chantent encore. Lors des dernières semaines de juillet, les oiseaux n'ont plus à défendre leurs territoires et chantent beaucoup moins. Ceci dit, voyons ensemble ce que juillet nous réserve côté ornithologie.

Les oies et les bernaches : Durant le mois de juillet, quelques Oies de neiges restent parmi nous. Elles sont surtout observées sur les battures de Saint-Fulgence et autour du lac Saint-Jean. Elles ne nichent pas ici. Ces individus sont probablement trop faibles pour se rendre sur leurs aires de nidification. Ensuite, vous verrez sans doute des Bernaches du Canada au cours de ce mois. Il s'agit d'une sous-espèce de bernache différente de celle dite migratrice et qui se rend dans le Grand Nord. Cette race, qui arrive en juin, est de grande taille et peut nicher dans la région, mais la plupart d'entre elles ne viennent que muer chez nous. Elles seront recensées un peu partout dans la région. À Saint-Fulgence, le nombre peut dépasser les 200 individus au cours de l'été.

Les Plongeons huards : Vous aimé observer des huards? À partir de la mi-juillet, une heure avant le coucher du soleil, rendez-vous sur le quai de Saint-Fulgence. Vous aurez besoin d'un télescope pour mieux apprécier la scène. Les plongeons se tiennent au large de la rivière Saguenay et dorment dans l'entrée du fjord. Il est très rare de voir un dortoir pour cette espèce. Au cours de la soirée, les individus sortent des différentes anses situées le long de l'entrée du fjord alors que d'autres plongeons arrivent par Chicoutimi, les oiseaux se laissant souvent dériver dans le courant au large de la flèche littorale. Tenez pour compte que les nombres peuvent varier. Aussi, les soirées plus fraîches permettent une meilleure visibilité au large.

Les Pygargues à tête blanche : Tous les pygargues observés dans la région en été sont des individus immatures ou des individus presque adultes non nicheurs. Le  pygargue niche très peu sur notre territoire. Tout simplement, ils profitent des sources de nourriture accessibles auprès des battures ou des berges.

Les Râles jaunes : Voici une activité nocturne de choix pour les couche-tard! Dès la mi-juillet, plusieurs râles ont terminé leur nidification dans le secteur de la Baie-James, ou bien, ils n'ont trouvé aucun partenaire et retournent vers leurs quartiers d'hivernage. Étant strictement nocturne, ceux-ci sont donc difficile à recenser puisqu'on ne peut que les identifier à l'oreille. Des randonnées en voiture la nuit en effectuant des arrêts successifs, tout en écoutant près des prés humides, augmenteront vos chances de l'inventorier. Mais sachez que cette espèce est rare, donc peu abondante.

Les limicoles : Vers la mi-juillet, des Bécasseaux minuscules et des Bécasseaux semipalmés peuvent être observés dans la région, soit sur les berges du lac Saint-Jean, soit dans les stations d'épuration ou soit le long des battures le long de la rivière Saguenay. Ils migrent vers le Sud. Ces adultes ont terminé de pondre et laissent les juvéniles se débrouiller dans le Grand Nord. Gardez un oeil ouvert pour le Courlis corlieu adulte qui lui aussi migre dès la mi-juillet. Puis à la fin du mois, nous verrons en très petits nombres nos premiers Bécasseaux sanderlings sur les plages autour du lac Saint-Jean et sur les rives de la rivière Saguenay.

Les Mouettes de Bonaparte : Dès la fin juillet, des Mouettes de Bonaparte adultes entament déjà leur migration. Elles ont niché dans le secteur de la Baie-James et se dirige maintenant en direction du fleuve, tout en faisant une petite halte chez nous. Vous êtes donc susceptible de retrouver cette espèce à la fin du mois sur les berges du lac Saint-Jean et sur la rivière Saguenay.

Les goélands : Pour les personnes qui veulent étudier le plumage des goélands adultes et immatures de tous âges, rendez-vous sur les battures à Saint-Fulgence et à La Baie lors de la marée descendante ou basse. Va de même pour les goélands qui se reposent sur les berges tout le tour du lac Saint-Jean et aussi dans les champs labourés. Pendant votre recherche, gardez l'oeil ouvert pour des raretés comme le Goéland brun ou la Mouette de Franklin qui s'immiscent parfois dans les groupes de goélands.

Le Coulicou à bec noir : Cette espèce niche dans la région en petits nombres. Difficile à prédire si un été sera meilleur qu'un autre pour son recensement. Pour les nocturnes, voici une activité intéressante pour vous! Parcourez les différents rangs de la région afin de détecter le coulicou qui a tendance à chanter lors des nuits chaudes. Visez les milieux champêtres parsemés d'arbustes pour sa recherche.

Les Hiboux moyen-duc : Vers la mi-juillet en pleine nuit, les juvéniles commencent à quémander bruyamment leur pitance auprès des adultes. Si vous circulez près d'un champ où il y a des bosquets d'arbres, vous courrez la chance d'entendre les juvéniles crier dans le noir. Leur cris ressemble étrangement à un cri plaintif et lointain d'un Pluvier kildir, une sorte de « piirrrrr » aigu. Cette excursion sera donc purement sonore.

L'Hirondelle à front blanc : Afin d'observer avec plus de facilité les Hirondelles à front blanc, vous retrouverez cette espèce sous le pont de la rivière Valin à Canton-Tremblay. Ces hirondelles affectionnent également les pignons des maisons pour y effectuer leurs nids. Mais comme cette espèce est plus rare, il est difficile de vous dire quelles maisons elles ont choisi! Cependant, cette hirondelle s'installe près des lieux où l'argile est disponible à la confection de son nid. La Baie, Saint-Fulgence, Desbiens, Sainte-Hedwidge et Saint-Thomas-Didyme sont entre autres de bons secteurs où rechercher cette très belle hirondelle.

Les Bruant de Le Conte : Cela fait quelques années que cette espèce n'a pas été mentionnée dans la région. Pourtant, ce bruant a déjà niché en bon nombre. Nous ne connaissons pas la raison de son absence. Cette espèce au chant ténu se recense plus facilement durant les nuits chaudes. Il affectionne les prés humides. Mais attention! Il ne faut pas le confondre avec le chant lointain d'un Bruant des prés qui lui aussi peut s'exprimer durant la nuit.