Pendant que la majorité des oiseaux niche, déjà vers la
mi-juillet, quelques oiseaux migrateurs adultes retournent sur leurs aires
d'hivernage comme certains limicoles. Ces premiers migrateurs donnent le signal
que la migration automnale est commencé. Ces oiseaux ont terminé leur rôle
parental, ou bien, ils n'ont pas trouvé de partenaires et quittent l'Arctique
pour se diriger vers le Sud.
Pour les ornithologues qui veulent poursuivre leurs
observations, il est recommandé pour les lèves-tôt d'aller sur le terrain dès
l'aurore afin de recenser les oiseaux. Quant aux personnes de type oiseaux de
nuit, vous aimerez peut-être effectuer des sorties nocturnes lors de belles
soirées chaudes, car plusieurs espèces d'oiseaux se détectent mieux la nuit. Je
vous suggère d'inventorier les passereaux surtout durant les deux premières
semaines de juillet alors que les oiseaux chantent encore. Lors des dernières
semaines de juillet, les oiseaux n'ont plus à défendre leurs territoires et
chantent beaucoup moins. Ceci dit, voyons ensemble ce que juillet nous réserve
côté ornithologie.
Les oies et les
bernaches : Durant le mois de juillet, quelques Oies de neiges restent parmi
nous. Elles sont surtout observées sur les battures de Saint-Fulgence et autour
du lac Saint-Jean. Elles ne nichent pas ici. Ces individus sont probablement
trop faibles pour se rendre sur leurs aires de nidification. Ensuite, vous
verrez sans doute des Bernaches du Canada au cours de ce mois. Il s'agit d'une
sous-espèce de bernache différente de celle dite migratrice et qui se rend dans
le Grand Nord. Cette race, qui arrive en juin, est de grande taille et peut
nicher dans la région, mais la plupart d'entre elles ne viennent que muer chez
nous. Elles seront recensées un peu partout dans la région. À Saint-Fulgence,
le nombre peut dépasser les 200 individus au cours de l'été.
Les Plongeons huards
: Vous aimé observer des huards? À partir de la mi-juillet, une heure avant
le coucher du soleil, rendez-vous sur le quai de Saint-Fulgence. Vous aurez
besoin d'un télescope pour mieux apprécier la scène. Les plongeons se tiennent
au large de la rivière Saguenay et dorment dans l'entrée du fjord. Il est très
rare de voir un dortoir pour cette espèce. Au cours de la soirée, les individus
sortent des différentes anses situées le long de l'entrée du fjord alors que
d'autres plongeons arrivent par Chicoutimi, les oiseaux se laissant souvent
dériver dans le courant au large de la flèche littorale. Tenez pour compte que
les nombres peuvent varier. Aussi, les soirées plus fraîches permettent une
meilleure visibilité au large.
Les Pygargues à tête
blanche : Tous les pygargues observés dans la région en été sont des
individus immatures ou des individus presque adultes non nicheurs. Le pygargue niche très peu sur notre territoire.
Tout simplement, ils profitent des sources de nourriture accessibles auprès des
battures ou des berges.
Les Râles jaunes :
Voici une activité nocturne de choix pour les couche-tard! Dès la mi-juillet,
plusieurs râles ont terminé leur nidification dans le secteur de la Baie-James,
ou bien, ils n'ont trouvé aucun partenaire et retournent vers leurs quartiers
d'hivernage. Étant strictement nocturne, ceux-ci sont donc difficile à recenser
puisqu'on ne peut que les identifier à l'oreille. Des randonnées en voiture la
nuit en effectuant des arrêts successifs, tout en écoutant près des prés
humides, augmenteront vos chances de l'inventorier. Mais sachez que cette
espèce est rare, donc peu abondante.
Les limicoles :
Vers la mi-juillet, des Bécasseaux minuscules et des Bécasseaux semipalmés
peuvent être observés dans la région, soit sur les berges du lac Saint-Jean,
soit dans les stations d'épuration ou soit le long des battures le long de la
rivière Saguenay. Ils migrent vers le Sud. Ces adultes ont terminé de pondre et
laissent les juvéniles se débrouiller dans le Grand Nord. Gardez un oeil ouvert
pour le Courlis corlieu adulte qui lui aussi migre dès la mi-juillet. Puis à la
fin du mois, nous verrons en très petits nombres nos premiers Bécasseaux
sanderlings sur les plages autour du lac Saint-Jean et sur les rives de la
rivière Saguenay.
Les Mouettes de
Bonaparte : Dès la fin juillet, des Mouettes de Bonaparte adultes entament
déjà leur migration. Elles ont niché dans le secteur de la Baie-James et se
dirige maintenant en direction du fleuve, tout en faisant une petite halte chez
nous. Vous êtes donc susceptible de retrouver cette espèce à la fin du mois sur
les berges du lac Saint-Jean et sur la rivière Saguenay.
Les goélands :
Pour les personnes qui veulent étudier le plumage des goélands adultes et
immatures de tous âges, rendez-vous sur les battures à Saint-Fulgence et à La
Baie lors de la marée descendante ou basse. Va de même pour les goélands qui se
reposent sur les berges tout le tour du lac Saint-Jean et aussi dans les champs
labourés. Pendant votre recherche, gardez l'oeil ouvert pour des raretés comme
le Goéland brun ou la Mouette de Franklin qui s'immiscent parfois dans les
groupes de goélands.
Le Coulicou à bec
noir : Cette espèce niche dans la région en petits nombres. Difficile à
prédire si un été sera meilleur qu'un autre pour son recensement. Pour les
nocturnes, voici une activité intéressante pour vous! Parcourez les différents
rangs de la région afin de détecter le coulicou qui a tendance à chanter lors
des nuits chaudes. Visez les milieux champêtres parsemés d'arbustes pour sa
recherche.
Les Hiboux moyen-duc
: Vers la mi-juillet en pleine nuit, les juvéniles commencent à quémander
bruyamment leur pitance auprès des adultes. Si vous circulez près d'un champ où
il y a des bosquets d'arbres, vous courrez la chance d'entendre les juvéniles
crier dans le noir. Leur cris ressemble étrangement à un cri plaintif et
lointain d'un Pluvier kildir, une sorte de « piirrrrr » aigu. Cette excursion
sera donc purement sonore.
L'Hirondelle à front
blanc : Afin d'observer avec plus de facilité les Hirondelles à front
blanc, vous retrouverez cette espèce sous le pont de la rivière Valin à
Canton-Tremblay. Ces hirondelles affectionnent également les pignons des
maisons pour y effectuer leurs nids. Mais comme cette espèce est plus rare, il
est difficile de vous dire quelles maisons elles ont choisi! Cependant, cette
hirondelle s'installe près des lieux où l'argile est disponible à la confection
de son nid. La Baie, Saint-Fulgence, Desbiens, Sainte-Hedwidge et
Saint-Thomas-Didyme sont entre autres de bons secteurs où rechercher cette très
belle hirondelle.